Qui a dit que la musique classique a un goût de poussière ? Certainement pas Alexandra Stréliski, compositrice et pianiste superstar outre-Atlantique, qui déroule juste pour nous le répertoire bien orchestré de ses plans adorés : bò bún, poutine et pavlova en miam majeur !
La dernière claque culinaire ?
Vous allez rire, mais je viens de me faire un cassoulet mémorable… À part ça, le dernier plat qui m’a mis une claque est un dessert : une pavlova à Rotonde, à Rotterdam. C’est un resto entièrement végétarien, qui d’habitude n’est pas forcément le genre d’endroit où je me rends – mais j’ai été bluffée. C’est le meilleur dessert que j’aie mangé depuis longtemps !
Le casse-dalle d’après-concert ?
À Montréal, ce serait une poutine, évidemment ! C’est incroyable, surtout si on est quelque peu – voire très – éméché. Mais la réalité c’est qu’en tournée, peu importe où je me trouve dans le monde, c’est toujours un peu la débrouille. Si j’ai le choix, je vais manger un truc du style grillade, salade… ou alors un bò bún, grand classique de ma vie.
La recette anti-blues du dimanche soir ?
Pour moi, le truc le plus réconfortant, c’est la soupe maison. En semaine, je cuisine souvent un poulet entier et j’en fais notamment un bouillon de poule, que je transforme donc en soupe. C’est un plat tellement simple, sans chichis ni gaspillage… Une source de réconfort pour moi : se contenter des choses simples, et être reconnaissante de ce qu’on a.
La bande-son pour cuisiner des plats canon ?
Je vois une grande corrélation entre la musique et la bouffe. Là, je reviens d’un gala de musique classique en Allemagne, où j’ai eu l’honneur de recevoir un prix, et j’ai maintenant la tête pleine d’idées, de notes et de vieilles influences classiques du passé. La bande-son de ma cuisine va donc dans ce sens actuellement : Chostakovitch, Haendel, Bach, Tchaïkovski…
Sur le feu en ce moment ?
Je serai à Paris les 14, 15 et 16 novembre au Bon Marché avec le Cirque Le Roux, puis à l’Alhambra en solo le 20 novembre. Sinon, ces temps-ci, j’envisage de composer pour un plus grand ensemble que d’habitude, de la musique de chambre ou un orchestre. Mais j’ai aussi des projets plus personnels. Ça fait deux ans que je suis en tournée, et il est temps de me rappeler que j’ai aussi une vie « normale » à entretenir. Le métier d’artiste ne nous quitte jamais, mais on se doit de prendre le temps de trouver l’inspiration, de vivre des expériences, de sentir les choses…
Ses restaurants préférés :
– Henrietta, Montréal : « C’est un bar où le vin et la cuisine sont délicieux. J’ai appris à connaître les propriétaires, et on a les mêmes valeurs de la table. »
– Sourire de Saïgon, Paris 18e : « J’ai fait tout mon primaire à Paris, où j’ai été marquée par plusieurs choses : les chouquettes encore chaudes en sortant de l’école, la fondue bourguignonne, la salade lyonnaise de la brasserie du coin… et les nems de ce resto vietnamien, servis sur un plateau rond qui tourne. »
– Rotonde, Rotterdam : « Je passe ma vie entre Montréal et Rotterdam, une ville qui n’est pas forcément reconnue comme destination culinaire… Ce qui fait que, quand on y trouve une pépite, on l’apprécie d’autant plus ! Tous les plats sont délicieux, et le pain est aussi bon qu’en France – ce qui n’est pas rien… N’oubliez pas de commander la pavlova en dessert ! »
