Aujourd’hui, franchissez le mur du son avec Théophile de Penanster et Louis Mesana (ex-Verre Volé), le duo aux platines de la cool buvette Montezuma, dans le 2e arrondissement parisien.
L’histoire de Montezuma ?
Elle commence en 2019, quatre ou cinq mois avant le début de la pandémie. Niveau timing, on ne pouvait pas mieux faire ! L’inspiration nous est venue des jazu kissa, ces bars d’écoute japonais apparus dans les années 50. On y trouve le nec plus ultra des systèmes audio et un public jazzophile qui n’a pas de telles infrastructures chez lui. À Montezuma, le son est au cœur du concept, à l’image du bar londonien Brilliant Corners. Ici, on passe de la musique sans compression pour se rapprocher au plus près de ce que l’artiste a voulu créer. On a d’ailleurs la même philosophie pour le vin : on le préfère sans filtre, sans soufre. La pureté se reflète donc aussi bien dans les sons que dans les verres ! Mine de rien, c’est un élément auquel les gens sont de plus en plus sensibles.
Dans votre jukebox ?
On aime particulièrement les morceaux de diggers, des personnes curieuses qui aiment chiner de la musique. Soul, funk, house… Notre truc, c’est de partager des sons personnels, pas forcément rares ni très chers. Pendant le confinement, on a lancé notre web radio et invité plusieurs DJ à mixer, histoire de faire vivre Montezuma et kiffer notre communauté.
Les coulisses de votre espace sonore ?
On est de vrais passionnés, on a donc tout fait de A à Z, des préamplis aux pièces de mobilier en bois ! C’est un processus qui a pris énormément de temps… Prenez les enceintes par exemple : de confection américaine, elles sont aujourd’hui très difficiles à trouver, neuves ou d’occasion. Au sous-sol, toutes les boiseries ont été faites sur mesure par un ami. L’architecture en arc de cercle, combinée à la voûte en pierre de taille, contribue à mieux diffuser le son, sans l’écraser. Les aspérités des murs lui permettent de mieux rebondir. Et pour éviter toute vibration au niveau des assises et du sol, on a installé des blocs de béton sous chaque enceinte. Ce que j’aime avec cet espace, c’est qu’on a envie de s’y poser, de se concentrer sur la musique. Aucun téléphone ne capte ici, et c’est tant mieux ! Les soirs de DJ sets, on a juste à descendre le booth et le placer au milieu de la pièce pour que les gens puissent danser autour, façon Boiler Room.
Le vin idéal pour accompagner du bon son ?
L’essentiel, c’est de sélectionner un vin qui a de l’énergie. Je pense à l’acidité et à la fraîcheur des vins de Michel Guignier, un vigneron du nord du Beaujolais qu’on adore !
Et le morceau qui vous fout les poils ?
Making of Cyborg, issu de la bande originale composée par Kenji Kawai pour l’anime Ghost in the Shell, réalisé par Mamoru Oshii.
Durant cette interview, sont passés dans les enceintes de Montezuma Léon Phal Quintet et Japanese Breakfast.
Montezuma
15 rue Notre Dame des Victoires
75002 Paris