On connaissait la Belle de Mai, quartier arty collé à la gare Saint-Charles, dont le nom rend hommage à une gloire passée, lauréate d’un concours de couronnes en feuilles blanches pour petites filles… Voilà que déboule Belle de Mars, un néobistrot un poil austère avec son parquet flambant neuf, ses luminaires globes gentiment irisants et ses murs vierges de toute fresque ou frasque. Mais depuis leur cuisine-spectacle, Kim-Mai Bui (ex-Petit Nice et Ourea) et Michel Marini (ex-Lasserre et Ze Kitchen Galerie à Paris) propulsent pour le dîner un menu à l’aveugle précis, (encore) abordable et tout en délicatesse, avec une fluidité déconcertante. Exemple l’autre soir : flan de soupe de poisson texturé et camouflé sous une espuma de bouillabaisse, puis sashimi de thon méditerranéen caressé par un pétale de rose pickelisé, en amuse-gueules ; radis mandoliné trempant dans une extatique sauce gingembre-citronnelle, le tout fleuri de fines pellicules de poutargue ; duo d’huîtres tièdes bien charnues, recouvertes d’un sabayon à la clémentine ; bonbon d’agnolotti aux cèpes al dente bien-comme-il-faut et mousse de cèpes ; thonine de Méditerranée snackée au cœur rosé, flanquée d’une détonante sauce aux crevettes grises et à la confiture d’algues ; avant un dessert graphique, soit une poire pochée cachée sous des brisures de meringue à la bergamote – éclatant ! // Meriadec Chouchen
POUR LA SOIF ? Une courte et maligne sélection de vins bio caressant les régions, qui s‘étoffera certainement avec le temps : élégant rouge aixois du domaine Les Béates (7 € le verre), efficace chenin Pierre Rousses de Catherine et Pierre Breton (37 € la bouteille), rouge bandolais du Château de Pibarnon (64 €)…
LES PRIX : menus midi 27-36 €, soir 49 €.
Enregistrez cette adresse dans l’app du Fooding, disponible sur iOS !