En cas de déprime bistronomique, Paris nous prend dans ses brasseries – et elles nappent, nappent, nappent, c’est leur façon d’aimer ! Un refrain qui nous plaît, interprété par Adrien Spanu (ex-Passerini), qui a campé sa clinquante brasserie (colonne disco, sol mosaïqué, miroirs à gogo) en lieu et place de feu le Petit Boffinger. Un charme suranné qui s’illustre également à la carte, où s’alignent les plats endimanchés de la cuisine bourgeoise, en version restaurée. Ce soir-là : chouettes asperges blanches des Landes alanguies dans une crème crue à l’estragon à donner le vertige ; deux fines darnes de saumon rosées, pommadées d’un fumet de poisson au vin blanc crémé, beurrées et jonchées de feuilles d’oseille dans un parfait plan à trois(gros) ; avant, en terminaison crèmale, une crème brûlée constellée de grains de vanille, un chouille liquide à cœur mais au craquant impec… Bref, une zone de réconfort où croiser également des œufs mayo de champion, une salade de haricots verts, des rognons de veau rôtis et gratin dauphinois, et une île flottante… Ou quand le plaisir des retrouvailles l’emporte sur celui de la découverte. // Pica Bidon
POUR LA SOIF ? Un listing judicieux de vins d’appellation : marsannay rosé du Domaine Bruno Clair (8 € le verre), champagne d’André Robert (14 € la coupette), côte-roannaise rouge de Stéphane Sérol (45 € la bouteille)…
LES PRIX : menus 22-27 € et plat du jour 18 € (midi), carte 46-80 €
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