Depuis les grandes baies vitrées qui donnent sur les dalles mouillées du boulevard de Dixmude, Barge fait plus paquebot solo que, well… barge. Qu’à cela ne tienne : dans son écrin de brique nue et béton, Grégoire Gillard (ex-Air du Temps), seul à la barre du navire depuis le départ de l’asso(ce)mmelière Barbara Hoornaert, navigue dans la tempête d’une salle réservée des mois à l’avance comme s’il s’agissait de la mer la plus calme. Au menu, les salsifis façon cacio e pepe excitent les voyageur·se·s du déjeuner, avant de céder la place à une lotte confite flanquée de variations sur la carotte et d’une sauce au poivron fermenté. La suite ? Une guirlande de petites pièces de géante d’Aquitaine, avec oignons farcis aux eryngis, aïoli et jus de volaille, pour débarquer sur un dessert mettant la pomme dans tous ses états – y compris alcoolisés. Sans doute serait-il malhonnête de cacher que le tout flaire la perfection étoilée à plein nez… Mais qui se plaindrait de la perfection ? // Toni Negroni
POUR LA SOIF ? Belle carte naturiste désormais animée par Marie Houx : chenin du Jura Avis de Tempête n° 13 signé Ratapoil (62 € la bouteille), ondoyant savigny-lès-beaune rouge de Fanny Sabre (100 €), sucrée vendange tardive sicilienne d’Alessandro Viola (60 €) et une sélec’ de vins au verre à 10 €.
LES PRIX : menus 55 € (midi) et 80 € (soir), accord mets-vins à partir de 40 €.
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