C’est toujours l’amour à une pincée de sable de la plage chez Cheri Bibi, bistrot en or massif bichonné jadis par Fanny et François Lemarié, désormais sous la houlette d’Augustine You (aux goulots) et Adrien Witte (aux fourneaux). Passé par Amass à Copenhague, le binôme a donné à sa tanière de nouveaux airs : carrelage fifties, mobilier chiné, miroirs d’époque… et comptoir en chêne naturel et marbre gris bleuté, derrière lequel le chef breton fricote des produits de la baie soigneusement bio-castés. Bécotés avec passion ce soir-là : coquins anchois de Getaria, marinés ou fumés, couvrant une crème de citron brûlé, couverts de zestes citriques et baignant dans une huile d’olive à se damner ; mémorable sashimi de thon patudo de ligne trempant dans l’eau des concombres coupés très finement, auprès du shiso et des groseilles ; inoubliable tartare de bœuf au couteau de la Ferme Irougnia, cachant un amour de champignons préservés (pleurotes et cèpes) et caché par de jeunes pousses de moutarde des champs et de miettes de pain… Exceptionnel ! À ne pas manquer non plus, les desserts uniques : glace au sarrasin, coing et tuile à l’avoine ; panna cotta aux blancs d’œufs et compote de rhubarbe… et les quelques assiettes tapasseuses de légumes et céréales : linguine cacio e pepe ; allumettes de courgette crue, pistache et menthe ; chou chinois rôti, beurre persillé aux algues et ail des ours… // Albert Gredinbar
POUR LA SOIF ? Des vins plus vrais que nature qu’on va piocher soi-même dans la cave : assemblage trebbiano-marsanne-malvasia pour ce Rio Lupo du domaine romain Saccomani (6 € le godet), malbec et merlot du sud-ouest Serpent à Plumes de La Calmette (33 € la bouteille), carignan du Languedoc de Monsieur Petit (35 €), pouilly-fuissé 2017 de la Maison Valette (95 €). Possible aussi de rapporter son canon, contre un droit de bouchon de 10 €.
LES PRIX : tapas 4-8 €, plats 10-20 €, desserts 9-12 €.
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