Au fin fond du 16e, malgré ses allures grand-bourgeoises (porcelaine Sylvie Coquet, bouquets Debeaulieu, tables dûment nappées), Comice pourfend l’ennui ! Aux manettes ? Des Canadiens délicieux, Etheliya Hananova (ex-Sergent Recruteur) et Noam Gedalof (ex-Astrance), elle veillant sur la salle et les goulots, lui tricotant des assiettes au cordeau. Nouvelle démo ce soir-là, dans le menu en quatre temps maîtrisé tout au long de la partition : envoûtant gaspacho de tomates anciennes dans lequel tremper un craquelin lavash (pain traditionnel arménien) aromatisé au romarin ; subtil, en saveur et en proportion, tartare au couteau de daurade royale, couvant une sublime vinaigrette au lait ribot et couvert de petites salades diverses, concombre, radis, basilic et croûtons de brioche ; désarçonnant tronçon d’aubergine en persillade, fines lamelles de poivrons grillées et sauce romesco (épaisse et exquise sauce catalane aux tomates, poivrons, ail et fruits à coques) ; fantastique filet de veau-tigre corse pressé du fameux Jacques Abbatucci, servi avec des haricots Borlotti, artichauts poivrade, blettes, vinaigrette aux câpres et jus de veau si réduit qu’au aurait dit du caramel ; sublime dessert acidulé comprenant, de bas en haut, huile de menthe, citron confit, mousse de champagne, sorbet orange sanguine/bergamote et basilic cristallisé. La fin ne pouvait se faire sans le dessert signature du chef : le soufflé au chocolat gonflé d’orgueil et de cacao sur lequel on versait, à l’ultime seconde, une large cuillerée de glace à la vanille. Magnifique. // Albert Gredinbar
POUR LA SOIF ? Une vingtaine de vins au verre de 8 à 38 € : aligoté de Fanny Sabre, bourgueil du Domaine de la Chevalerie… et des quilles de collection : pommard 1er Cru de chez Chantal Lescure (150 € la bouteille), meursault du Domaine Lafarge (250 €), côte-rôtie 2007 du Domaine Rostaing (550 €)…
LES PRIX : menus 120-150 € (4 ou 5 temps).
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